
Cabine Téléphonique, Barney Circle Washington Dc, 22h
« Perks.
-Wayatt, c'est moi, c'est Ava.
-Je t'ai dit de ne pas m'appeler.
-Je sais et je suis désolée, mais...
-Ava si tu m'as appelé pour me faire perdre mon temps je-
-Ils savent ! Ils ont appelé maman, ils ont tout raconté ! Wayatt arrête, rends toi ! »
La ligne fut coupée.
Mon nom est Wayatt Perks, 22 ans. Fils de Rosa et Robert Perks, agents du FBI. J'ai une jeune s½ur Ava. Ma vie aurait pu être un vrai conte de fée : des sorties tout les week-ends, des voyages dans le monde entier, des cadeaux horriblement chers chaque Noël et j'en passe. J'ai réussi à rentrer à la Columbia Business School de New York. Oui j'étais un garçon heureux dans son appartement à Washington. Je n'aurai jamais imaginé finir un jour sur les murs du FBI comme une des personnes les plus recherchées des États-Unis. Je n'aurai jamais imaginé me voir à la télévision suivi d'un mandat d'arrestation. Je n'aurai jamais imaginé être le plus jeune voleur de banques au monde.
6 mois avant
« Excusez moi, vous avez fait tombé votre passeport, monsieur Denley ?
-Wayatt Denley, enchanté. Merci pour le passeport, mademoiselle ?
-Amy. Amy Clark.
-Merci Amy, sans vous je serai resté coincé dans cet aéroport et j'aurai loupé la délicieuse tourte de ma mère.
-Mais de rien, tout le plaisir est pour moi. Vous rentrez où ?
-Washington. Et vous ?
-Dans le Maryland, je vais rejoindre mon père. Il travaille à la NSA.
-Votre père travaille à la NSA ? J'espère qu'en ce moment même notre conversation n'est pas enregistrée.
-Non, ne vous inquiétez pas, dit-elle en rigolant. Il fait ça seulement quand j'amène mon copain chez moi. Les deux jeunes rigolèrent.
-Je suis désolé Mlle Clark mais je dois prendre mon avions. Bon retour dans le Maryland. J'espère vous revoir.
-Moi aussi. »
Après 3 heures de vols, l'avion se pose dans l'aéroport de Washington-Dulles. J'ai à peine posé un pied sur la terre ferme qu'une petite tête blonde se jette sur moi.
« Wayatt ça fait longtemps ! »
Ava lève ses grands yeux bleus vers moi. Son sourire est contagieux et je me sens déjà mieux. Ma mère vient à ma rencontre et me prend elle aussi dans ses bras.
« Ça fait longtemps qu'on t'as pas vu, Doc. » Elle a les larmes aux yeux comme chaque fois que je rentre à la maison.
Doc est le surnom que toute ma famille utilise pour me décrire, je suis le garçon qui sait tout et n'en loupe pas une pour étaler sa science, selon ma s½ur.
Je prends ma mère par la taille, la main de ma s½ur et nous sortons de l'aéroport bondé.
Arrivé à la maison l'odeur de la tourte au poulet de ma mère se propage dans mes narines me mettant l'eau à la bouche. Mon père est au téléphone et ne s'est pas aperçu que nous étions rentrés.
« Si vous avez du nouveau faites le moi savoir, d'accord ? Merci. »
Il se tourne alors vers moi et m'examine puis se met à rigoler.
« Quand cesseras-tu de grandir Wayatt ? Tu ne trouves pas que tu as déjà assez dépassé ton vieux père. »
Je le serre contre moi dans une brève accolade.
« Moi aussi je veux un câlin.» s'écrie Ava.
Je la prends contre moi et l'emmène dans sa chambre.
« Quand cesseras-tu d'être un bébé Ava ? Je lui demande en rigolant.
-Je ne suis pas un bébé ! Et cela fait 6 mois qu'on ne t'a pas vu. C'est si bien que ça New-York?
-C'est différent, je lui explique en rigolant, là bas au moins j'ai la paix. Elle fait la moue. J'avais des choses importantes à terminer Ava. Des choses qui ne pouvaient pas attendre. »
Mon visage se fronce et je repense à ce qui c'est passé ces six derniers mois. Ava me regarde s'étonnant de mon retournement.
« L'école, tu comprends, c'est dur. Entre les examens et les devoirs à rendre, ça n'en finit pas. »
J'essaye de rendre la situation moins tendue mais Ava reste sceptique.
« Mais je suis là maintenant, je continue, et je t'ai apporté quelque chose. »
Les yeux d'Ava commencent à briller d'excitation. Je sors de mon sac la boîte emballée et l'offre à ma s½ur. Déchirant lentement le papier qui entoure l'objet, Ava se concentre et explose de joie en voyant ce que je lui ai offert : un appareil photo flambant neuf. Elle se précipite à la cuisine, montrant l'appareil à ma mère en hurlant partout que je suis le meilleur grand frère au monde.
Je reste appuyé contre le chambranle de la porte de la cuisine, regardant Ava prendre ma mère en photo quand mon père rentre à son tour.
« Je pense qu'on peut se mettre à table, j'en ai fini avec Tom. »
Ma mère dispose les différents plats au centre de la table et s'assoit pour commencer le bénédicité.
« Seigneur bénis ce repas et ceux qui l'ont préparé. Et merci d'avoir ramené mon Wayatt à la maison. Amen. »
Le repas commence sous le bruit de fond de la télévision. Ava me raconte comment elle a écrasé tout le monde au casting de pom-pom girl et qu'elle a de bonnes chances pour être prise.
« Tu sais, me dit mon père, je pense que vous méritez un toast les enfants. »
D'un coup je me rembrunis.
« Je ne mérite pas ça papa.
-Bien sur que si ! s'exclame-t-il. A mon fils qui a réussi à rentrer dans l'une des meilleurs universités des États-Unis et sans me vanter, du monde. J'ai grand espoir qu'un jour tu deviennes un homme important Wayatt, un homme avec des responsabilités. En fait ce n'est pas de l'espoir, c'est juste la vérité. »
Ma mère glousse à ses côtés, elle a les larmes aux yeux devant la réussite de ses enfants.
Je me sens mal et commence à me tortiller sur ma chaise mais continue de sourire pour que ma famille ne voit rien. Le discours de mon père est interrompue par des éclats de voix venant de la télé.
«Voilà maintenant une semaine que la CityBank s'est fait voler et pourtant aucune traces du criminel. La police explique que l'individu en question aurait escroqué à la banque 5000 $. L'enquête continue d'avancer pour trouver l'identité du fraudeur. »
La journaliste passe alors le micro à l'un des policiers.
« Nous continuons de chercher mais cela risque d'être difficile, la personne qui a fait ça est vraiment futée et connaît bien les mécanismes d'une banque. Seul une personne entre 30 et 40 ans avec une bonne expérience des banques pourrait faire un truc pareil.
-C'était Julie Peel pour CNN News. »
Un silence s'abat autour de nous, mon père semble fatigué et beaucoup plus âgé d'un coup.
« Voilà des mois qu'ils sont sur cette affaire il ne l'attraperont jamais. Pourquoi ils ne demandent pas notre aide, l'aide du FBI, hein Rosa? »
Ma mère hausse les épaules, la tête dans son verre de vin.
« C'est le genre de crétins que le FBI peut facilement arrêter. Crois moi Wayatt, reprend mon père, ce genre de mecs sont plus que mauvais pour la société, ils doivent être éradiqués. Il fait peut être le malin là maintenant mais quand il aura toutes les polices des États Unis aux fesses, il se fera dessus, je te le dis.
-Robert, arrête. Tu n'es pas sur l'affaire et tant que la police se sentira capable de la résoudre on ne se mêle pas de ça.
-Il reste un petit merdeux, Rosa.
-Un petit merdeux qui nargue les banques Américaines, dit Ava en rigolant. »
Je suis de plus en plus gêné sur ma chaise. Le reportage continue, on y voit des experts en fraude bancaires et d'autres policiers qui donnent leur avis.
« Si ça continue ils vont faire intervenir l'ONU, dis-je en ricanant.
-Heureusement que ce mec n'est pas mon fils ou ma fille, s'exclame mon père. »
J'arrête subitement de manger, ce que ma mère détecte automatiquement.
« Ça va Wayatt ? Tu es si pâle, mon ange.
-Ce n'est rien maman, un coup de fatigue . »
Je me lève et marche le plus posément possible vers ma chambre. Mon sac y est, fermé comme je l'avais laissé avant le repas. J'y sors une petite enveloppe de papier kraft et y extraie son contenu. 50 billets de 100 dollars me tombent dans les mains.
sl-gz, Posté le mardi 28 juillet 2015 14:13
J'aime beaucoup beaucoup.